2 - Gérer la transition vers la carboneutralité

Lisez ci-dessous pour en savoir plus sur nos recommandations pour gérer la transition vers la carboneutralité, ou cliquez ici pour télécharger le rapport complet.

2.1 Soutenir les entreprises à risque

Les gouvernements ne peuvent ignorer les effets perturbateurs que cette transition peut avoir sur les travailleuses et les travailleurs. Des protections adéquates doivent être mises en place pour les aider à s’adapter à cette industrie en mutation, à améliorer leurs compétences et à garantir des emplois de qualité dans le secteur automobile pour les années à venir.

Recommandations :

  • Le gouvernement fédéral doit consacrer des ressources pour entreprendre une évaluation complète des risques de l'industrie canadienne des pièces automobiles. Ce travail doit être effectué en partenariat avec les gouvernements provinciaux et sous la supervision du ministère proposé du Développement de la chaîne d'approvisionnement automobile. Il est essentiel que le gouvernement comprenne les vulnérabilités des fournisseurs du pays, où ces entreprises sont situées et qu'il élabore des stratégies pour les soutenir. En ciblant de manière proactive les fournisseurs à risque et en coordonnant directement avec eux les plans de produits futurs, en les informant des programmes d’aide gouvernementale et en les mettant en relation avec de nouveaux clients à mesure que l'industrie des véhicules électriques se développe, les gouvernements pourront gérer cette transition de manière constructive. En travaillant avec les syndicats, les gouvernements peuvent également déterminer les formations et les mesures de soutien transitoire les plus appropriées selon les besoins des travailleuses et travailleurs. Il est également nécessaire de rendre les mesures de soutien à la transition conditionnelles au maintien par les entreprises des conventions collectives et de la production au Canada.

2.2 Améliorer les mesures de soutien à l'adaptation des travailleuses et travailleurs

Maximiser les avantages du virage vers les VE signifie regarder au-delà des marges bénéficiaires soutenues des employeurs. Cela signifie développer des stratégies et des soutiens financiers pour les travailleuses et travailleurs qui sont les plus vulnérables aux transitions industrielles. Cela signifie également préserver leurs droits fondamentaux à la négociation collective, à des conditions de travail décentes et à des salaires équitables.

Recommandations :

  • Le gouvernement fédéral doit élaborer et coordonner, de concert avec les provinces, la prestation d'une foule de mesures de soutien à la transition professionnelle à l'intention des travailleuses et travailleurs de l'automobile touchés par un déplacement d'emploi résultant d'une transition vers les véhicules à zéro émission ou d'autres changements technologiques importants. Ces mesures de soutien comprendraient le maintien adapté des revenus, la préparation au marché du travail, le perfectionnement des compétences, l'aide à la réinstallation, le raccordement vers la retraite anticipée et d'autres mesures nécessaires à une adaptation réussie au marché du travail. Des fonds fédéraux et provinciaux dédiés à la création de centres d'aide communautaires aux chômeurs, gérés par des syndicats, peuvent soutenir ces efforts. Ces centres serviraient de plaques tournantes locales pour la transition vers les compétences professionnelles et de plates-formes de recrutement, en s'appuyant sur un modèle réussi d'apprentissage et de soutien par les pairs. Il est essentiel de créer des liens structurels entre ce programme d'ajustement plus large et la coordination de l'évaluation des compétences sur le marché du travail.

2.3 Rendre les véhicules électriques plus abordables

L’un des principaux obstacles à l’adoption des VE au Canada est leur prix d’achat relativement élevé par rapport aux voitures à essence. Pour passer à l’électrification, il faut s’attaquer à l’écart d’abordabilité, reconnaître les entraves liées au prix et introduire des mesures de soutien significatives pour les surmonter.

Recommandations :

  • Dans l’immédiat, le gouvernement fédéral pourrait doubler le programme de remise iVZE pour le porter à 10 000 $. Les gouvernements provinciaux doivent également introduire des remises aux consommateurs similaires et complémentaires là où elles ne sont pas encore en place. Pour assurer une répartition équitable des fonds publics, les gouvernements doivent également envisager de mettre en place une remise dynamique fondée sur le revenu une fois que la pénétration du marché pour l'achat de nouveaux véhicules à zéro émission légers aura franchi le seuil de 50 % (c.-à-d. éliminer les subventions aux personnes dont le revenu est supérieur à 200 000 $ et établir une subvention à échelle mobile pour celles dont le revenu est inférieur à ce montant).

  • Fortement affectées par les arrêts de production et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, les ventes annuelles de l'industrie automobile canadienne et américaine continuent d'être inférieures aux niveaux prépandémiques de 15%38 et 12% respectivement.39 L'élaboration de programmes d'échange ou de mise à la ferraille de véhicules peut à la fois stimuler la demande de véhicules plus récents et plus économes en carburant, comme les véhicules électriques, et réduire les émissions globales de carbone en retirant de la circulation les vieux véhicules plus polluants. Un tel programme peut s'appliquer aux véhicules âgés de 12 ans ou plus, soit la durée de vie moyenne d'un véhicule, et fonctionner en conjonction avec des incitatifs équivalents offerts par les constructeurs automobiles.


    38 Voir Automotive News Canada (5 janvier 2022): https://canada.autonews.com/retail/2021-sales-nearly-7-remain-far-below-194m-sold-2019

    39 Voir Automotive News (8 janvier 2022): https://www.autonews.com/sales/2021-us-auto-sales-most-unusual-year

2.4 Élargir le réseau des bornes de recharge pour véhicules électriques au Canada

L’un des plus grands obstacles à l’adoption massive des VE est l’inquiétude liée à la « peur de l’autonomie » et le manque d’accès à l’infrastructure de recharge. Pour surmonter ces freins, le Canada doit entreprendre une expansion majeure de son réseau de recharge des véhicules électriques, accroître l’accès à une variété de types de recharge et répondre aux besoins des diverses collectivités du pays.

Recommandations :

  • L'établissement et la communication d'une référence nationale en matière de recharge permettront d'orienter les planificateurs d'infrastructures et de coordonner les efforts entre les différents niveaux de gouvernement. Une telle référence atténuerait chez les acheteurs potentiels de véhicules électriques la crainte du manque d’autonomie, l'un des principaux obstacles à l'adoption. Un suivi régulier est essentiel pour assurer un déploiement approprié des ressources et des points d'accès dans les différentes régions du pays, notamment dans les communautés éloignées.

    L'atteinte de cette référence ambitieuse nécessitera des investissements supplémentaires de la part de tous les paliers de gouvernement, partiellement financés par les constructeurs automobiles eux-mêmes, en fonction de l'augmentation prévue du nombre de propriétaires de véhicules électriques. Les investissements comprennent la modernisation des espaces publics, y compris les bibliothèques et les centres communautaires, les habitations à logements multiples et le réseau existant de stations-service dans les collectivités et le long des corridors routiers. L'augmentation de la capacité de recharge doit inclure un mélange de stations de recharge de niveau 2 et de recharge rapide en courant continu.

  • Convoquer un groupe de travail fédéral-provincial pour évaluer les problèmes de capacité existants et les possibilités d'investissements conjoints dans l’augmentation de la production d'électricité sans GES, en mettant l'accent sur la production d'énergie à partir de sources renouvelables dans la mesure du possible.