#4. Promouvoir des politiques commerciales qui favorisent la stabilité de l'emploi et les principes du commerce équitable.

De tous les produits manufacturés au Canada, les voitures et les pièces automobiles constituent le produit d'exportation le plus précieux du pays. Même à ses débuts, l'industrie automobile a toujours été fortement tributaire du commerce transfrontalier, principalement en Amérique du Nord. Malheureusement, la poursuite incessante par le Canada de prétendus accords de libre-échange, y compris avec des pays à bas salaires, à faibles coûts et résistants aux importations, contribue à un déséquilibre concurrentiel pour le secteur automobile national. Il faut savoir que pendant la majeure partie de son histoire, le Canada a exporté plus de véhicules et de pièces dans le monde qu'il n'en a importé. En 2005, le Canada a déclaré son dernier excédent commercial annuel dans le secteur de l'automobile, soit 4,5 milliards de dollars. Depuis, le déficit commercial du Canada dans le secteur de l'automobile a augmenté pour atteindre plus de 37 milliards de dollars en 2021, un nouveau record.3

Solde des échanges de l’industrie automobile canadienne (2002-2021)

Un graphique à lignes rouges montrant la baisse de la balance commerciale automobile du Canada, passant d'un excédent de 5 milliards en 2002 à un déficit de 35 milliards en 2021.

Source: Données sur le commerce en direct (consultée le 29 avril 2022)

Pendant de nombreuses années, le Canada a brandi l'accès à son marché automobile et, par extension, au marché nord-américain, comme une carotte pour obtenir de nouveaux accords de libre-échange, notamment avec le Mexique, la Corée et l'Union européenne, entre autres. Cette approche a exercé une pression supplémentaire sur les travailleuses et travailleurs canadiens de l'automobile pour qu'ils réduisent leurs salaires et d'autres coûts, sous la menace de délocalisation et de perte d'emploi. Le renforcement des dispositions relatives au commerce et à la main-d'œuvre dans le secteur de l'automobile dans le nouvel accord commercial nord-américain qui a remplacé l'ALENA, l'Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), est un pas dans la bonne direction, mais il reste encore beaucoup à faire. Le Canada doit préconiser des politiques commerciales qui favorisent l'expansion de l'industrie automobile nationale et l’amélioration des conditions de ses travailleuses et travailleurs, au lieu de leur nuire, en renégociant ou en se retirant des traités commerciaux qui ne répondent pas à cet objectif.


3 Statistique Canada, consulté par l’entremise du portail sur les Données sur le commerce, 5 avril 2022.